Le cannabis thérapeutique pourra bientôt être prescrit sans aucune autorisation particulière par les médecins suisses. La commission de la sécurité sociale et de la santé publique du conseil national suisse a donné son approbation concernant la levée de l’interdiction commerciale concernant le cannabis dans les domaines médicaux.
Une décision prise pour le bien-être des patients
Le changement de la loi concernant le cannabis a été approuvé de manière majoritaire à 22 voix contre 3. Une décision importante, étant donné que le cannabis, qu’il soit thérapeutique ou récréatif, était interdit dans le pays depuis 1951. Le système en vigueur a été considéré comme inadapté par les élus : jusqu’ici l’utilisation de cannabis à des fins médicales était accepté uniquement après l’obtention d’une autorisation exceptionnelle de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), ce qui amenait à un long délai d’attente pour les patients souffrants. Une décision prise, par ailleurs, car l’actualité sur le cannabis thérapeutique ne cesse d’évoluer ces derniers temps dans le monde, de nombreux pays se posant la question de sa légalisation, et celui-ci étant même en phase de test dans plusieurs pays, notamment la France.
En 2019, pas moins de 3 000 autorisations de ce type ont été accordées pour soulager des patients cancéreux, souffrant de maladies neurologiques ou atteints de sclérose en plaques. Il est aussi prouvé qu’une autre partie des malades n’hésitent pas à se procurer du cannabis directement sur le marché noir, pour soulager leurs maux. La révision de la loi entend faciliter l’accès à ces médicaments, mais aussi à rendre possible la culture de cannabis à des fins médicales ainsi que la fabrication, la préparation et le commerce de médicaments, à condition d’avoir l’autorisation de Swissmedic. Le cannabis récréatif reste, quant à lui, illégal aussi bien en terme de consommation, production, vente ou détention.
Un suivi régulier pour contrôler l’utilisation du cannabis thérapeutique
Les médecins traitants, même s’ils pourront prescrire librement du cannabis thérapeutique à leurs patients, doivent quand même assurer un véritable suivi : ils devront transmettre toutes les données nécessaires relevant du traitement et de l’usage des médicaments à base de cannabis. Ces informations permettront de contrôler les pratiques, mais surtout d’étudier les effets de ces prescriptions, de suivre leur évolution et ainsi d’accroître les connaissances sur l’efficacité des traitements. La commission entend aussi suivre de près les effets secondaires que peut provoquer ce soin sur les patients.
La question du remboursement de ces médicaments n’a pas été abordée dans la modification de loi. Ainsi, il n’y aura pas pour l’instant de remboursement prévu pour les traitements à base de cannabis par l’assurance obligatoire des soins. Plusieurs personnes ont affiché leur mécontentement quant à cet aspect, craignant que le prix des médicaments à base de cannabis soit finalement un obstacle à l’utilisation de ces produits pour beaucoup de patients.
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