Si vous avez suivi les péripéties de la plateforme de streaming musical Grooveshark, vous savez sans doute qu’elle ne respectait pas les droits d’auteur et les lois sur le copyright. Elle a fermé en mai 2015, mais un clone a rapidement pris sa place. Alors, est-ce légal d’utiliser ce site, avec ou sans abonnement ?
Grooveshark et les problèmes de droits d’auteur
Si la célèbre plateforme de streaming en ligne totalement gratuite a été obligée de fermer en 2015, c’est bien à la suite des nombreux problèmes qu’elle a rencontrés avec les maisons de disques et l’industrie musicale en général. Effectivement, dès sa création, Grooveshark a été immédiatement et fréquemment attaqué en justice.
Le problème principal de la plateforme n’était pas vraiment lié à sa gratuité, mais à la trop grande liberté qu’elle laissait à ses utilisateurs. En effet, Grooveshark parvenait à se financer grâce à la publicité (visuelle seulement) et grâce à une offre d’abonnement qui donnait accès à la lecture hors-ligne et permettait de supprimer la pub. La plateforme de streaming avait même passé des accords avec de petites maisons de disques indépendantes pour obtenir leurs droits d’auteur.
Le vrai problème que posait Grooveshark aux grandes maisons de disques américaines, c’est qu’elle permettait à n’importe qui de partager avec le monde entier n’importe quel morceau de musique, sans vérifier que les droits d’auteur étaient respectés. Ainsi, rapidement, Grooveshark offrait la possibilité d’écouter des millions de titres sans qu’aucun droit d’auteur ne soit jamais reversé à la maison de disques et à l’artiste.
Que risquaient les abonnés ?
Le fonctionnement de la plateforme de streaming Grooveshark était donc basé sur celui du peer to peer et de l’échange de fichiers. Cependant, tout le monde n’était pas obligé de partager de la musique et on pouvait seulement en écouter. Juridiquement, partager de la musique et en écouter sont deux choses très différentes et les deux types d’utilisateurs ne couraient pas les mêmes risques.
En théorie, un utilisateur de Grooveshark ne tombait pas sous le coup de la célèbre loi française Hadopi qui prévoit des amendes très élevées, et même des peines de prison, pour le piratage et le téléchargement de fichier sur le web. Pourtant, la différence n’est pas si évidente puisque d’autres logiciels de streaming basés sur le peer to peer sont très surveillés par le dispositif Hadopi.
Dans les faits, aucun citoyen français ou suisse n’a été condamné ou même inquiété pour avoir utilisé Grooveshark, même s’il avait partagé un titre dont il n’avait pas les droits. En effet, dans ce genre de cas, la justice préfère fermer purement et simplement le site et le service, plutôt que de courir après les millions d’utilisateurs, souvent même impossibles à tracer à travers le monde entier.
Utiliser un clone de Grooveshark est-il illégal ?
Si de nombreux clones de la plateforme Grooveshark existent encore aujourd’hui, c’est seulement parce qu’ils se multiplient aussi vite que la police les ferme. Si vous utilisez un clone de Grooveshark, vous utilisez toujours une plateforme qui ne respecte pas les droits d’auteur et partage de la musique sans rétribuer le travail de l’artiste et de sa maison de disques.
Si vous avez tout à fait le droit de militer pour un monde où le partage sans limite et sans frontières sera la norme, les lois sur les droits d’auteur restent très strictes sur le sujet et utiliser ces plateformes et partager de la musique par leur biais et une infraction. En revanche, comme nous le disions un peu plus tôt, à titre personnel, vous ne risquez pas grand-chose.
Seulement, ne vous attachez pas trop au clone de Grooveshark que vous utilisez et n’investissez pas trop de temps à faire vos playlists préférées, parce qu’il y a de fortes chances que les serveurs qui l’hébergent soient rapidement fermés par la justice du pays en question. Effectivement, les pays qui ferment les yeux sur ce genre d’infraction sont de plus en plus rares et le streaming musical gratuit et sans abonnement est en voie d’extinction.
Poster un Commentaire