Le secteur santé a besoin de plus de soignants étrangers

Une aide soignante assiste une personne agée.

Selon l’Observatoire de la santé, la charge de travail du personnel soignant va s’intensifier et se développer d’ici 15 ans. Afin de faire face à ces besoins, la Suisse ne pourra pas faire l’impasse sur le personnel étranger.

Des besoins accus d’ici 2030

Alors que les séjours en hôpitaux sont de plus en plus courts, le nombre de patients suisses est en constante évolution, notamment compte tenu de la progression démographique et du vieillissement de la population. C’est ainsi que la Suisse sera rapidement confrontée à un manque de personnel, entraînant de facto des besoins en soignants étrangers, toutes spécialisations confondues. La liste des hôpitaux dans le besoin ne cesse de s’accroître.

La période qui précède la sortie de l’hôpital demande assez peu de soins, c’est plutôt l’entrée et le milieu du séjour qui nécessitent le plus de soins, et donc le plus de soignants. D’ici 2030, il faudra plus de 65 000 aides soignants supplémentaires afin de répondre à cette demande croissante : 18 000 pour les hôpitaux et le reste pour les soins de longue durée (qui sont d’ailleurs en constante progression). Il faut également prendre en compte les départs à la retraite. Pour cela, les pouvoirs publics comptent encourager les étudiants dans leurs études afin de réduire au maximum le nombre d’élèves qui arrêtent leurs études avant l’obtention de leur diplôme. C’est donc une politique incitative qui sera mise en place.

Des départs trop nombreux

Le constat est simple : chaque année il y a plus de départs que de personnes formées et cela crée un déficit d’aides soignants. Selon l’Observatoire de la santé, il faut 6100 nouvelles personnes formées chaque année, si on ne tient compte que des infirmiers et des infirmières. Ces 6100 diplômés permettraient alors de faire face aux départs à la retraite, aux personnes qui changent de voie professionnelle ou qui axent leur travail sur la formation. Or, en 2015, seules 2500 personnes ont été formées aux métiers de la santé et 1200 sont venues de l’étranger, majoritairement de l’Europe.

Il faut donc trouver une solution pour combler ces 2400 postes vacants. Les hypothèses sont diverses et encourageantes : former plus de personnel, décaler l’âge du départ à la retraite sur la base du volontariat ou encore inciter financièrement les étudiants à entrer dans un cursus scolaire de santé. Aujourd’hui, environ un soignant sur trois quitte le domaine de la santé avant 35 ans : des mesures de maintien dans la profession sont également en cours de réflexion. À ce jour, 60% des soignants ont été formés en Suisse et 40% à l’étranger, les pouvoirs publics souhaitent accéder à un ratio 80%/20%.

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