Des chercheurs de Lausanne déchiffrent les rêves

Le CHUV de Lausanne

Selon des chercheurs lausannois, les rêves utilisent et activent les mêmes zones cérébrales que lorsque nous sommes en éveil. Cette découverte ouvre ainsi la porte à de nombreuses études complémentaires, remettant en cause ce que nous pensions savoir.

La partie antérieure du cerveau est concernée

La plupart des rêves interviennent lorsque nous sommes en phase de sommeil paradoxal : c’est-à-dire lorsque l’activité du cerveau est rapide. On sait maintenant que les rêves peuvent surgir également dans les phases de sommeil non paradoxal, lorsque notre activité cérébrale est ralentie. C’est notamment par ce biais que fonctionne l’hypnothérapie : mettre le sujet dans une phase d’activité cérébrale très lente afin de laisser émerger des pensées et parfois des rêves éveillés.

Le centre d’investigation et de recherche sur le sommeil de Lausanne a utilisé l’électroencéphalographie à haute résolution afin d’aller plus loin dans la compréhension des rêves et de leurs mécanismes. Cette technique permet de localiser précisément l’activité cérébrale à la surface du cerveau. 32 participants ont contribué à cette étude. Ils ont été réveillés plusieurs par nuit et devaient dire s’ils avaient rêvé ou non. Les chercheurs ont par la suite comparé les phases d’activité cérébrale lors des rêves avec celles sans rêve. Le résultat est sans appel : rêve ou non, c’est la même zone du cerveau qui est active, la zone arrière.

Les mêmes zones cérébrales sont stimulées

L’équipe de chercheurs, menée par le Dr Heinzer, a ensuite procédé à une deuxième expérience qui consistait à suivre l’activité de la zone arrière du cerveau en temps réel. Ils ont ainsi pu anticiper la venue ou non de rêves, avec un taux de réussite proche de 90%. Ils ont pu observer que les zones activées, lorsque les participants rêvaient d’un contenu précis (objet particulier, situation, ami, conjoint, membre de la famille, émotion, etc), étaient très proches de celles qui s’activent en veille lorsque les participants voyaient les mêmes contenus ou vivaient les mêmes situations.

Cette étude démontre avec netteté que les rêves, quels qu’ils soient, activent les mêmes zones cérébrales que nos vécus lorsque nous sommes éveillés. Le rêve est donc une forme de conscience particulière, une expérience qui surgit pendant le sommeil, et non une pensée ou un pseudo souvenir qui intervient lorsque nous nous réveillons. Ces changements de conscience demeurent cependant obscurs et de prochaines études viendront très probablement nous en dire plus. À moins que nous ne préférions conserver cette part de mystère.

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